Pour être sûr d'être lu, il faut parfois passer par les grands moyens ; la provocation en est un. De ce côté là, le SMIC à 1000 € pour 40 heures hebdomadaires, c'est assez vendeur, non ?
Pourquoi ce titre ?
A l'heure où Revin vit l'ultime étape de sa longue descente aux enfers avec la fermeture programmée d'Ardam, il est grand temps d'arrêter le grand théâtre de marionnettes auquel ne manqueront pas de se prêter dans les prochains jours tous les partis politiques, syndicats et autres groupes de pression ou de bien-pensants.
Stop au politiquement correct. Voilà ce que nous allons entendre et devo dans les prochains jours et les prochains mois : "patrons voyous", "licenciements boursiers", "concurrence déloyale", patrons inhumains", "méchants", "pas gentils", etc...
La longue litanie des responsabilités de ce désastre industriel ne fait que commencer. Comme d'habitude, tout sera remis en cause sauf nous.
Et pourtant ...
Nous connaissons tous la cause profonde de l'interminable descente aux enfers des Ardennes. Des entreprises de main d'oeuvre confrontées à une hausse ininterrompue du cout du travail, sans cesse réévalué pour faire face aux retraites, à la protection sociale et à la sacrosainte baisse du temps de travail ; foutaise !
L'asservissement, l'affaissement de la dignité ne vient pas de trop travailler, mais de ne pas travailelr du tout ! L'illusion du partage du gateau travail a conduit dans une impasse dramatique toutes les entreprises de main d'oeuvre.
On n'ose à peine se souvenir du Sedan, grouillant d'activité et d'ouvriers du textile ou du Revin, grouillant d'ouvriers d'Arthur Martin.
Plutôt que de verser des Rsa socle uniquement là pour éviter la révolution du Tiers Etat, plutôt que d'augmenter sans cesse le nombre de contrat aidé sursubvenitonné par un Etat et des collectivités qui n'ont plus les moyens de leurs ambitions, pourquoi n'a-t-on pas préservé les emplois à bas cout, travaillé 40 heures, qui permettaient au peuple ardennais de garder la tête haute et de vivre dignement.
La hausse du cout du travail a asservi tout une partie de la population que l'on a exclu du marché de l'emploi en leur demandant toujours plus de compétences pour obtenir un emploi. Les syndicats n'ont eu de cesse de lutter pour revaloriser le SMIC sans se préoccuper de ceux qui, toujours plus nombreux, restaient sur le bord du chemin faute de trouver des emplois ne requerrant pas des qualifications au dessus de leur compétence.
Alors, je jette un pavé dans la Mare ; que vaut-il mieux aujourd'hui ?
Revin avec une population sous respiration artificielle, tombée parce que le cout du travail a rendu préférable pour une multinationale la délocalisation de l'outil de production, ou un Revin, un Sedan ou un Charleville, fourmillant de projets d'entrepreneurs locaux qui n'auraient pas peur de se lancer parce que le coût de l'emploi les rendraient capables de rivaliser avec le monde alentour ? Alors, ceux-ci généreraient à leur tour de nouveaux projets de smicards souhaitant aussi prendre leur destin en main ey élever leur condition sociale par une entreprise.
Actuellement à cela, on préfère des autoentrepreneurs miséreux, sous payés, des assistés contre leur gré, plutôt que d'accepter l'idée d'un cout du travail qui serait abaissé en travaillant plus longtemps pour justifier une technicité moindre ou une valeur ajoutée plus réduite.
La vraie question de Revin et de tout notre département est là : que faire pour rendre du travail à une population que l'on a asservi à mesure que le cout de l'emploi augmentait ? Le reste, ce sont des prises de position de politiques et autres personnes qui, pour la plupart, n'ont jamais géré ou créé le moindre emploi de leur vie mais s'arrogent le droit de juger coupable des groupes étrangers qui ne font que prendre des décisions, certes profondément cruelles, mais dont nous sommes les principaux responsables.
A suivre ...