Depuis le 10 avril dernier, Jean Lassalle, le député atypique, apolitique, ami de François Bayrou, est parti pour un tour de France dont il ne sait où il le conduira.
Comme lorsqu'il coupa la parole au Ministre de l'intérieur Nicolas Sarkozy il y a 10 ans en entamant un chant béarnais en pleine Assemblée, comme lorsqu'il effectua une greve de la faim de 40 jours pour sauver de la délocalisation l'usine qui faisait vivre sa vallée, il part dans une nouvelle aventure parce qu'il lui semble, à l'instinct, qu'elle doit etre conduite pour le bien du pays.
Il est arrivé vendredi dans les Ardennes avec plus de 1.000 kms dans les jambes. Le MoDem ardennais l'a paris en charge jusque Charleville-Mézières, assurant des relais et organisant la logistique.
Mon ami Jacques Jeanteur m'a naturellement passé le relais à partir de Sedan. Joelle Picart et Allaoui Darkaoui ont également poursuivi le chemin.
Bien que membre de la chapelle voisine (UDI), c'est évidemment avec un plaisir énorme que j'ai participé activement à son passage sur le sedanais.
Un personnage !
Avec une décontraction déconcertante, il marche et s'arrete à la moindre sollicitation, plein d'empathie pour celui qui l'interpelle. Chemin faisant, il avoue etre inquiet pour les ardennais qui lui semble bien pessimistes et presque résignés devant la situation économique dramatique du département.
Je le croise à 23h dimanche soir au niveau du carrefour de Bellevue à l'entrée de Sedan. Pas question de monter dans une voiture pendant son périple. Je fais un aller retour express à la maison, le temps de préparer un sandwich à l'omelette agrémenté de deux belles tranches de lard cuites au barbecue pour nourrir ce grand échalat !
Après une coupure de 24h, où il s'en est retourné dans le Béarn pour les obséques de son suppléant de 2002 à 2012, le voilà de retour mardi midi à Sedan pour reprendre sa marche.
Il est reçu par Didier Herbillon qui a bousculé son agenda pour le recevoir. Cette rencontre le marque et il me le fait savoir. C'est un homme qui ne peut pas laisser indifférent.
Plus tot, Jean-Luc Warsmann et Benoit Huré sont vneus le saluer sur son parcours ardennais.
A Douzy, il rencontre Emmanuel Jacquemin, cet élu de Pouru-Saint-Remy , ancien vert, au caractère direct et plein de convictions, qui vient d'entamer une greve de la faim pour protester contre la fermeture de classes et de services publics en milieu rural. Jean Lasalle aime les combattants, il ne peut qu'apprécier le personnage. Je crois d'ailleurs que le charme opère des deux cotés.
C'est ici que je descends de mon véhicule après ma journée de travail pour entamer une courte marche jusque Mouzon. Huit kilomètres que Jean Lassalle met à profit pour contacter les personnes qui lui ont laissé des messages dans son pays béarnais. Un coup en français, un coup en béarnais, j'entends des appels toujours emprunt de beaucoup d'humanisme.
Nous arrivons à Mouzon vers 21h30. Il insiste pour effectuer un déotur par l'usine toute proche afin de saluer les ouvriers qui en sortent. Rapidement, une dmei douzaine d'entre eux s'approche, s'étonne puis adhère à sa démarche. Ils sont confiants pour l'avenir et aiment leur travail. Jean Lassalle est rassuré ; une lueur d'espoir existe encore.
Arrivé au gite, il rassemble ces dernières forces (ses paupières sont lourdes et il lutte constamment pour ne pas s'écrouler de fatigue) pour complimenter la gérante et la remercier de sa gentillesse. Nous devisons à table entre amis.
Quel moment !
Jean Lasalle est aujourd'hui entre Mouzon et Stenay, il sera demain soir à Dun sur Meuse. Avec son pas de berger, il part en quete de la survie de son pays.