Fini l'image virile de l'ancien d'Algérie, le dur de dur, le bon gros Français colonial bien rougeot qui fait face à l'invasion des méchants immigrés. La marque Le Pen change de packaging.
Avec l'arrivée de la fifille à son papa, nous voici à présent au début de l'ère du pit bull en talons aiguilles et de la flingueuse en jupon. Le contenu est le même. Au menu, intolérance, fermeture sur soi, remise en cause systématique des autres, peur de l'étranger ; en résumé Travail, famille, patrie.
Et pourtant, avec le changement d'emballage, le risque est grand que le Front national ne soit plus cette maladie honteuse que l'on cache dans le secret des isoloirs mais qu'il devienne un produit de consommation courante en tête de gondole : "vu à la télé".
La politique actuelle d'immigration menée par la branche dure de l'UMP et appliquée par le gouvernement permet au Front national et à sa future chef de file de dédiaboliser son positionnement.
Reçue ce matin sur Europe 1, Marine Le Pen arrive à présent à déblatérer son idéologie sans grande opposition. Elle est devenue un invité politique comme un autre. Souvenons-nous du dégout qu'inspirait aux journalistes le paternel lorsqu'ils devaient le recevoir.
Avec la crise économique qui n'en fini pas de se prolonger pour les plus fragiles d'entre nous, la tentation "Le Pen" sous son nouvel emballage rique bien d'être aussi forte qu'un gros gâteau au chocolat pour quelqu'un au régime sec : il sait que c'est pas bien mais il n'y résiste pas ...
Face au discours facile, binaire, défoulatoire et sans discernement de l'extrême droite (quoique ce soit malheureusement parfois aussi simpliste à l'autre extrémité), la recherche permanente de responsabilité politique et de prise de hauteur des centristes n'en est que plus méritoire, fusse-t'elle moins porteuse en terme de voix aux élections. Au moins, garde -t'on la tête haute.
Pour la marque "Le Pen", à quand la mention obligatoire : "La consommation intensive de Le Pen peut nuire gravement au pays" !
A suivre...