Il y a quelques jours, je reçois un mail de la part d'un conseiller communautaire qui me fait part de son étonnement de voir les décisions ou, pour le moins, avis, de l'une des commissions à laquelle nous étions l'un et l'autre présents, totalement effacés de la présentation faite par le président de cette même commission lors de grand messe mensuelle.
Vous ne connaissez pas la grand messe mensuelle ? C'est une sorte de chambre d''enregistrement lors de laquelle on demande en échange d'un sandwich SNCF et de quelques euros de dédommagement à des conseillers communautaires pas trés au courant des sujets traités, de bien avoir l'obligeance de valider le travail en commissions, tout au moins c'est ce que pensent la grand majorité.
En réalité, et c'est ce qu'à découvert mon collègue, les décisions sont prises par quelques uns, tout en haut, et jamais trop loin du bourg centre, comme dans toutes les EPCI !
Sans vouloir "flinguer" les présidents de commission en place, je me permettrai de dire que la plupart ont gagné leur siège en récompense à leur allégeance et à leur fidélité. Bien naifs ceux qui croient qu'une présidence de commission s'obtient en raison de compétences ayant trait à cette même commission !
La répartition des présidences permets même parfois à quelques grosses communes d'offrir une indemnité d'élus à un conseiller municipal qui n'a pas eu accès à un poste d'adjoint au sein de sa municipalité.
Ainsi, faute de compétences suffisantes, les commissions deviennent des paravents. Les administratifs, dont j'ai pu constater qu'ils avaient bien du mal à ronger leur frein lors des réunions, tant ils avaient envie de mener les débats à la place des présidents, possèdent seuls les compétences.
Ce ne sont certainement pas des rigolos dans mon genre qui péseront sur les débats. au mieux, nous sommes des empêcheurs de tourner en rond (comme lors de la fameuse réunion pour laquelle nos remarques n'ont pas été reprises), au pire des emmerdeurs qui retardons l'heure de la soupe avec nos questions dérangeantes.
Comment voulez-vous qu'un gars comme moi, avec quinze années de direction dans des PME PMI, et un poste d'adjoint au maire à Glaire, je puisse avoir un avis sur une implantation de batiments à Glaire ? pas possible !
Comment voulez-vous q'un gars dans mon genre, président d'association sportive comptant parmi les plus importantes du Sedanais, je puisse emettre un avis avisé sur le mode de répartition des subventions ? allons allons ! un peu de sérieux !
Enfin, comment voulez-vous que je puisse me permettre la moindre remarque dans le secteur de l'insertion professionnelle alors que je ne suis que directeur d'insertion professionnelle dans l'une des structures les plus performantes du département ? Quelle outrecuidance !
Voilà, sur le mode de l'humour, je réponds à mon collègue : oui, nous sommes des pions.
C'est paradoxal mais, même si ce fonctionnement ne peut pas me satisfaire, je dois dire que j'ai tout de même l'impression que Didier Herbillon et Eric Amsili ont conscience, tous les deux, qu'ils jouent avec l'argent du contribuable et qu'ils sont respectueux de cet état de fait.
Je ne m'en prendrai donc pas à eux mais à un système mis en place au niveau de l'Etat et qui a favorisé l'éclosion de toutes ces baronnies où les présidences de commission sont des sucres d'orge et où les conseiller communautaires sont des pantins ... qui aiment les sandwichs SNCF !
Cela changera-t'il un jour ?
A suivre !