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18 octobre 2010 1 18 /10 /octobre /2010 13:15

Cette libre opinion n'est pas de moi, je n'ai pas ce talent. Toutefois, j'en partage le sens et les mots à 100%. Les centristes sont vraiment fait pour s'entendre ... entre eux !!

JacquesJEANTEUR"La situation actuelle de notre pays est affligeante au niveau des attitudes et des comportements. La tension croissante autour du débat sur les retraites illustre la difficulté de notre pays à réaliser des réformes de fond par la voie du dialogue. Nous sommes en plein dialogue de sourds et aucun débat digne de ce nom n’a eu lieu. La majorité au pouvoir, les syndicats ouvriers et patronaux, et l’opposition sont collectivement responsables de ce gâchis. Une fois de plus, le scénario de l’épreuve de force semble inévitable, car dans la pure tradition sociale française.

             Je dis depuis longtemps que la manière de se comporter de Nicolas Sarkozy est indigne. Je l’avais dit avant son élection, je l’ai répété depuis son élection, et je continuerai à le dire, car je considère qu’il y a urgence à retrouver un pouvoir honnête et respectable. Son arrogance, son obsession de privilégier ceux qui ont le pouvoir de l’argent, l’ont coupé de la majorité des français. Il a tellement déçu qu’il lui sera difficile de promettre à nouveau.  Son action reste marquée par un refus du dialogue, aussi bien démocratique que social, et par un discours sécuritaire tous azimuts. Il a dégradé l’image de notre pays dans le monde et il a dressé les français les uns contre les autres. Mon souhait est qu’il ne soit pas réélu et que l’on trouve quelqu’un capable de remettre de l’ordre autant sur le plan financier que moral. Je considère toutefois qu’il a raison de vouloir repousser l’âge de la retraite à 62 ans. A titre personnel, j’aurais préféré 63 ans.

Au niveau des syndicats, il y a aussi un blocage culturel très fort. La position de la CGT au niveau du port de Marseille et des autres activités de la ville est totalement irresponsable. Une poignée de privilégiés arrive à bloquer tout un secteur d’activité et cause un préjudice énorme à la collectivité, uniquement pour protéger des avantages exorbitants. L’intérêt général ne les concerne pas. Il en de même à la SNCF, où les cheminots qui ne seront pourtant concernés que tardivement par la réforme des retraites, se permettent de faire des grèves reconductibles et de nuire aux usagers qui travaillent souvent beaucoup plus qu’eux. Heureusement la proportion de grévistes reste minoritaire et il ne faut pas assimiler tous les cheminots aux abonnés à la grève. Au niveau du MEDEF, on constate la même rigidité, notamment à  l’UIMM, qui a souvent une culture antisyndicale forte. Le dialogue et l’écoute de l’autre ne sont pas toujours des vertus premières des partenaires sociaux. Seule la CFDT a toujours eu des responsables ouverts au dialogue et qui se sont montrés force de proposition et d’évolution. Le fait que François Chérèque soit dans la rue est la preuve d’un mépris du gouvernement envers les syndicats. Il ne faut jamais humilier ceux qui sont des hommes de réflexion et de dialogue. Dans le cas du débat sur les retraites, il aurait fallu que les partenaires sociaux  s’en saisissent, avant que le pouvoir ne décide, sans avoir ouvert un vrai débat. Bernard Vivier, directeur de l’Institut supérieur du travail parle de dialogue de sourd. Il dit : « En 1995 avec le plan Juppé, en 2000 avec les 25 heures, ou en 2003 avec la précédente réforme des retraites, le gouvernement a fait dans le meilleur des cas, semblant d’écouter les syndicats et puis, au final, il a décidé ce qu’il voulait. Dans notre pays, très marqué par la centralisation des décisions, c’est l’Etat qui fait la loi en matière sociale, et les partenaires sociaux sont des acteurs de seconde zone… Alors que chez nos voisins on sort majoritairement des conflits par la négociation, chez nous, c’est toujours la culture de la confrontation qui s’impose. »

Au niveau de l’opposition, on peut être aussi sévère qu’avec l’UMP. Le blocage parlementaire et l’incitation à donner le pouvoir à la rue sont des comportements irresponsables. Lorsque Ségolène Royal appelle les jeunes à manifester, même calmement, dans la rue, elle est irresponsable et se montre incapable de diriger le pays. Le PS devrait se souvenir que lors du débat parlementaire sur les 35 heures, dont on connaît maintenant le coût social et économique, le gouvernement Jospin, avec Martine Aubry au poste d’Eric Woerth, s’était lui aussi refusé à entrer dans une vraie discussion avec les partenaires sociaux. Il est dommage que des tribuns gauchistes comme Jean Luc Mélenchon ou Benoît Hamon aient plus d’audience que des gens responsables comme Manuel Vals, François Hollande ou Michel Rocard.

On comprend pourquoi de nombreux jeunes diplômés partent travailler dans d’autres pays culturellement plus ouverts. Mais, il ne faut pas désespérer, et continuer à réclamer sans relâche, plus d’honnêteté, plus de dialogue et de respect de l’autre. Il faut surtout recréer une espérance sociétale, c'est-à-dire une envie de se projeter positivement dans le futur. En se figeant et en se bloquant, notre société se coupe de sa jeunesse. Pour retrouver une dynamique collective, il faut d’abord écouter les français, tous les français, et vouloir changer la donne ensemble, et non pas camp contre camp. Pour moi, le bipartisme est grandement responsable de cette situation. Le système électoral majoritaire permet à une minorité objective (celle en tête au 1er tour) de s’accaparer tous les pouvoirs et de gouverner dans le mépris des autres. Ainsi Jacques Chirac qui avait recueilli moins de 20% des voix au 1° tour en 2002 a gouverné la France en détenant tous les pouvoirs sans exception. Il en est de même pour les conseils régionaux, dont la gestion ne s’est pas améliorée avec le système majoritaire instaurée par l’UMP en vue de s’accaparer toutes les régions et qui s’est retourné contre ses auteurs. Au niveau d’une ville comme Charleville, on voit les dégâts de ce système qui permet à un clan de diriger de manière totalitaire, dans le mépris absolu de son opposition.  Comme pour les malades qui vivent confinés dans leur chambre, il faut ouvrir la fenêtre en grand pour changer d’air et retrouver d’une part des forces, et d’autre part l’envie de se lever et de repartir."

Jacques Jeanteur

Président Mouvement démocrate Ardennes

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