Le récent sondage LH annonçant la fille du père à 23% remue les états majors des partis politiques démocratiques et, bien qu'à prendre avec beaucoup de réserve, pose sérieusement la question des candidatures "parasites" pour la prochaine présidentielle.
Il est évident qu"un FN entre 18 et 20 % rend dangereuse tout candidature qui doublonnerait avec une offre considérée comme équivalente par l'électorat. Ainsi, une caididature de Dominique de Villepin entrerait directement en concurrence avec celle de Nicolas Sarkozy. De même, une candidature écolo aurait de fortes chances de grever les chances du candidat socialiste.
Reste la question des centristes. Ce sondage pose réellement la question de l'utilité ou de la dangerosité d'une candidature au Centre.
Pour ma part, je répondrai différemment selon le profil du candidat..
La remontée du Front National, si elle se confirme, exclue toute candidature "centre droit" qui n'offrirait pas un choix clairement différent de celui de Nicolas Sarkozy. Il en va d'ailleurs de même pour les écolos vis à vis des socialistes. Les différences ne seraient pas suffisantes pour être considérées par les électeurs comme des alternatives mais plutôt comme des inclinaisons. En gros, l'électeur voterait pour un centre droit ou un écolo au premier tour en sachant pertinement qu'il voterait pour l'UMP ou le PS au second tour. Ce schéma, on le sait depuis 2002, n'est valable que lorsque le Front national est en eaux basses.
Par contre, j'ai un avis tout à fait différent pour une vraie candidature centriste qui affirmerait clairement son indépendance et sa différence avec une candidature de la droite républicaine. Jean Arthuis (affirmant l'indépendance du centre), comme François Bayrou (revenu au centre après une période plus centre gauche) pronent cette option.
Je rejoins totalement l'avis de Daniel Kohn Bendit qui dénonce le danger d'une candidature écolo qui prendrait le risque de voir le candidat socialiste hors jeu au second tour en affirmant qu'il en serait de même à droite avec une candidature d'Hervé Morin, de Dominique de Villepin ou de Jean-Louis Borloo dont on sait pertinement que 90% des électeurs iront voter à droite au second tour.
Il n'en est pas de même pour François Bayrou qui, à défaut d'être lisible en cas de victoire (avec qui gouvernerait-il ?), est totalement légitime pour représenter les démocrates de tout bord agacés par la tournure droitière de l'UMP et le comportement de son représentant et par les socialistes dont ne sait exactement si l'on vote à terme pour la tendance Emmanuelli et Hamon ou pour celle défendue par Collomb ou Strauss Kahn.
Une candidature centriste n'a de sens que si elle est une vraie offre alternative dont les électeurs ne sont captifs ni d'un camp ni de l'autre. Jean Arthuis, discret et compétent, François Bayrou, médiatique et droit dans ses bottes depuis cinq ans, gardent une légitimité à se présenter sans prendre le risque de nous offrir un second tour aussi triste que celui de 2002.
C'est ainsi que lorsque les extrêmes remontent, il faut savoir se serrer les coudes chez les démocrates et rpéublicians pour limiter l'offre afin d'assurer un vrai choix au second tour.
A suivre...